Les années canadiennes

Vertes étaient ces années dans la vie mais à la première sortie (ou entrée?) dans la vie, loin de tout, il faisait déjà si froid.

Le train amenant le passager à destination passait à travers les bois pleins de feuilles changeant de couleurs, passant de vert aux rouge écarlate ou jaune clair.

Si beau était le paysage, semblait-il, mais comment menaçant pour le nouveau voyageur, allant si loin, si loin de chez lui.

C'était un 26 septembre ou octobre 1964.

Septembre peut-être, car les cours ont commencé seulement depuis 2 semaines.

Y-a-t-il encore aujourd'hui un train amenant les voyageurs d'Ottawa à la ville de Québec?

Il faut refaire ce trajet au crépuscule de la vie.

Aller revisiter ce Parlement et se souvenir de la rencontre avec John Diefenbaker, 13e PM du Canada à peine un an auparavant.

Lorsqu'on avait à peine 20 ans, on ressentait peu l'importance portée à ce genre de rencontres ...

Mais à quand le départ pour Québec?

Le Québec que l'on ne connaissait que par la photo du Château Frontenac, dans Le Petit Larousse de l'édition 1963.

Aujourd'hui, le dictionnaire est encore là, dans la section des langues de la bibliothèque.

C'est quelque chose qui reste encore, something that one still cherishes, durant toutes les années canadiennes.

Tout comme ces quelques photos des proches, reconstituées, bien mises dans une enveloppe, avec une petite note:

'Papa, garde-les précieusement, car ce serait peut-être les seuls souvenirs qu'il te reste d'eux'.

C'est enfin réalité.

Le voyageur continue toujours le voyage, suit le tourbillon, ne retourne jamais assez de temps au point de départ.

Enfant, un jour la mère lui a dit:

'Voici la photo de ton oncle.

Matelot, il a dit suivre son bateau voguer les océans pour quelques années. Ça devrait être plus de 20 ans qu'il suit son bateau....

Mais si, il revient au pays de temps en temps, quelques semaines et de nouveau, reparti'.

'Mais maman, comment cela est-il possible? Jamais, je ne ferai de telle chose. Vingt ans, c'est long.

C'est toute une vie ça'.

1964 à 2006.

Quarante deux ans déjà ( l'expression X ans déjà est si charmante et attachante que l'on peut utiliser dans maintes occasions).

Quarante deux ans des années canadiennes.

À quand le retour aux sources?

À peine commencé, déjà problème.

Cela devrait être depuis fort longtemps que je dis aux gens:

'Vas-y. Vis avec ceux et celles que tu aimes.

Rends-leur visite. Faut pas que ce qu'il reste entre vous ne sera que quelques photos.' Mais que me reste-il.

Phượng (23-03-2012)